
Aujourd’hui se termine le festival écologique Climax à Bordeaux. Le thème de cette édition : L’Amazonie ou le déracinement du monde . Ces quatre jours ont été animés par des concerts, conférences, et manifestations artistiques. L’Ecosystème Darwin de Bordeaux est désormais un lieu emblématique de la sensibilisation écologique. Cette écomobilisation se veut à la hauteur des enjeux environnementaux actuels. Alors que l’Amazonie brûle, Climax 2019 a souhaité interpeller les consciences sur ce que représenterait pour nous la perte d’un milieu forestier comme l’Amazonie. Les invités d’honneur de ces quatre jours étaient donc Nicolas Hulot, mais aussi Le chef Raoni ainsi que d’autres représentants des peuples autochtones. Raoni s’est exprimé devant une salle pleine, pour faire connaître l’urgence de la situation : » Bolsonaro lui il dit que je ne représente rien, que je ne suis le chef de rien, mais il a tord, moi j’ai l’autorité et je sais exercer mon autorité en tant que leader. » a-t-il affirmé. Il a par ailleurs rappelé à quel point l’Amazonie est un bien précieux pour l’ensemble de l’humanité.
« La Forêt d’émeraude » en danger :
On a l’habitude d’entendre que l’Amazonie est le poumon vert de la planète, mais elle n’est pas seulement cela. C’est avant tout un véritable réservoir de biodiversité. Elle contient des milliers d’espèces végétales qui représentent autant de remèdes potentiels pour l’humanité. Sa faune est également d’une grande richesse. Alors j’ai envie de dire, oui, nous avons tous besoin des peuples autochtones qui l’habitent depuis des siècles. Brûler cette forêt, c’est brûler ces peuples avec elle ainsi que tout leur savoir. Avant la conquête espagnole, l’Amazonie était une forêt densément peuplée. On estime qu’au moins 90% des populations qui y vivaient ont été exterminées. C’est un véritable génocide ! Hors la biodiversité de cette fôret nous leur devons. Si le jardin amérindien est invisible à l’oeil des Occidentaux, il existe pourtant bel et bien. Ce sont les populations qui peuplent l’Amazonie qui ont créés et entretenues cette biodiversité au fil des siècles. En sélectionnant et multipliant différentes espèces végétales et animales pour se nourrir ou se soigner. Ils sont l’Amazonie. Sans elle ils ne sont rien et sans eux elle n’existerait pas non plus. Comme le rappelle Sabah Rahmani, invitée de ce festival et auteur de Paroles des peuples racines :
« Ils vivent sur 22% des terres de la planète où se trouve 80% de la biodiversité mondiale.C’est dire si le qualificatif de « gardiens de la nature » leur convient, puisqu’ils savent prendre soin de ce trésor. »
Pour toute une génération les images du film de John Boorman, La forêt d’émeraude, sorti en 1985, ont marquées les esprits. Ce film militant a grandement contribuer à alimenter les imaginaires sur la forêt amazonienne. Une femme, quarantenaire, venue assister à la conférence du célèbre cacique amérindien témoigne :
» Quand j’entend forêt amazonienne, je pense au chef Raoni bien entendu, mais aussi au film de John Boorman. Comment ne pas être marqué par cette fiction ? J’ai jamais été en Amazonie mais c’est par ces images que je l’ai découverte quand j’étais plus jeune. »
Dans la salle comble, toutes les catégories d’âge sont représentées. Des Bordelais, mais aussi des représentants des différents peuples autochtones sont venus écouter la conférence de Raoni. Que ce soit sur les jeunes enfants comme sur les personnes âgées, la fascination qu’exerce le chef amazonien est toujours aussi grande. Dehors des écrans géants pour permettre à ceux qui n’ont pas pu entrer, d’écouter le message du chef. Une chose est certaine, ici à Bordeaux, le message et la cause des peuples amazoniens ont été entendus. Et l’on connaît la suite …

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